Avoir une dysfonction de l’érection, non seulement ce n’est pas agréable, mais cela entraîne des changements souvent très négatifs.
Dans un couple, les conséquences psychologiques des pannes existent à la fois chez l’homme… et chez sa partenaire.
Chez l’homme qui subit des pannes régulières, apparaît une tendance à se dévaloriser (je ne suis plus un homme, je suis nul, je ne vaux rien…) Cette dévalorisation n’est pas toujours uniquement sexuelle. Dans la vie quotidienne, il peut se sentir « moins que rien » comme disent certains hommes.
Cette dévalorisation est souvent à l’origine d’une perte de confiance en soi qui empêche l’homme d’aller de l’avant, qui l’inhibe, qui bloque ses projets, sexuels bien sûr, mais aussi professionnels.
Des pannes entraînent souvent aussi une réaction dépressive. :« Je ne vaux rien et je ne m’en sortirai jamais ». Cela peut aller jusqu’à de vraies dépressions, plus fréquentes chez les hommes souffrant de trouble érectile. D’ailleurs, l’inverse est vrai : un homme dépressif qui prend un traitement pour l’érection efficace voit sa dépression s’améiorer. Idem s’il gagne une grosse somme au loto ! (Le sexe et l’argent, quand ça va, on est moins déprimé ! Les scientifiques l’ont prouvé.)
La peur de l’abandon est souvent présente lorsque les pannes se répètent. La question que se pose cet homme est : « Ma partenaire va-t-elle supporter mon insuffisance sexuelle ? Ne va-t-elle pas aller chercher ailleurs ce qu’elle ne trouve pas chez moi ? »
Certains hommes rencontrant des pannes vont même avoir ce que le psychiatre Philippe Brenot appelle des « conduites de réassurance extra conjugales ». Ils vont aller voir ailleurs comme on dit, pour essayer de voir si leur érection fonctionne mieux avec une autre femme.
Et puis, d’autres encore adoptent des conduites de compensation, par une activité quelle qu’elle soit, ou une addiction, par exemple l’alcool…
Finalement, il vaut mieux prendre le problème à bras le corps et l’affronter plutôt que de le laisser vous apporter des conséquences peut-être plus néfastes que le problème de départ.
D’après une intervention du Dr Philippe Brenot aux journées de la SFSC (Société Française de Sexologie Clinique)